Longtemps préservé des troubles sahéliens, le Togo connaît depuis 2021 une montée des risques sécuritaires dans sa région septentrionale, particulièrement dans la préfecture de Kpendjal, en contact direct avec le Burkina Faso. Des groupes armés liés à Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) ont mené plusieurs attaques ciblées, frappant aussi bien les forces armées que les civils, ce qui a profondément déstabilisé les communautés locales. L’incident le plus grave remonte à mai 2022, avec une attaque à Kpékpakandi ayant causé la mort de huit soldats togolais. Depuis, des attaques sporadiques révèlent une stratégie d’infiltration progressive depuis le territoire burkinabè. Face à cette menace, Lomé a renforcé sa présence militaire dans le nord en instaurant une “zone militaire d’opérations” et en augmentant les patrouilles. Des actions conjointes, notamment dans le cadre de l’Initiative d’Accra, ont également été lancées. Par ailleurs, des efforts sont déployés pour sensibiliser les populations et soutenir le développement local, dans l’espoir de consolider la stabilité. Cependant, la porosité des frontières et la situation instable au Burkina Faso compliquent la sécurisation totale de la zone, laissant les civils exposés aux violences, aux déplacements forcés et à une montée des tensions communautaires.