La Côte d’Ivoire a réussi jusqu’à présent à éviter les attaques terroristes majeures observées dans ses voisins du Sahel, même si elle demeure exposée à des menaces potentielles. Les groupes armés islamistes comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) ou l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS/ISGS) restent actifs dans les zones frontalières, notamment avec le Mali et le Burkina Faso, pays avec lesquels la Côte d’Ivoire partage de longues frontières peu contrôlées (532 km avec le Mali, 584 km avec le Burkina Faso). La dernière attaque documentée remonte au 10 juin 2020 à Kafolo, localité frontalière avec le Burkina Faso : un commando de terroristes lié à la katiba Macina (JNIM) y a tué 14 soldats ivoiriens, marquant la première attaque de ce type depuis Grand-Bassam en 2016. Depuis, aucune attaque terroriste d’envergure n’a été enregistrée, ce que les observateurs considèrent comme une stabilité relative dans le nord du pays. Sur le plan institutionnel, Abidjan a renforcé sa posture sécuritaire en recentrant la politique de défense sur le nord-frontière : construction de nouvelles casernes, création de groupes d’intervention transfrontaliers, renforcement du renseignement local et lancement de programmes de coopération civilo-militaire et d’aide socio-économique aux populations locales (33 milliards de francs CFA engagés entre 2022 et 2024).