Le Cameroun, particulièrement dans sa région de l’Extrême-Nord, est confronté à une dynamique sécuritaire dégradée liée à Boko Haram et à sa branche dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Ces groupes ont intensifié leurs opérations contre les soldats camerounais, les civils et les postes de sécurité le long du bassin du lac Tchad. Le 24-25 mars 2025, une attaque coordonnée sur la base militaire de Woulgo, menée à l’aide de drones kamikazes, a fait au moins 12 soldats tués et plusieurs blessés, soulignant une montée en puissance des tactiques sophistiquées utilisées par les insurgés. Plus récemment, dans la nuit du 19 au 20 mai 2025, une nouvelle attaque à Kerawa, frontalière du Nigeria, a causé la mort d’un soldat et fait plusieurs blessés, avec le vol de matériel militaire, révélant une capacité opérationnelle accrue des groupes terroristes. Malgré une coopération régionale via la Multinational Joint Task Force (MNJTF) regroupant le Cameroun, le Nigeria, le Niger et le Tchad, de vastes zones rurales restent hors contrôle gouvernemental. Les civils sont les principales victimes, subissant attaques, pillages et déplacements forcés. Face à ce défi, Yaoundé a renforcé ses unités spéciales (BIR), intensifié les patrouilles frontalières et multiplié les actions interforces pour contenir la menace sur le long terme.