Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS): histoire du groupe.

L’EIGS (État Islamique au Grand Sahara) a été créé en 2015 et découle directement de son organisation « centrale » formée au levant, Daech. Son créateur Adnan Abou Walid al-Sahraoui, est issu du Front Polisario (mouvement indépendantiste agissant au Sahara occidental). Il était un des chefs du groupe aujourd’hui disloqué Al-Mourabitoune, un des groupes composant le JNIM. C’est le 13 mai 2015 qu’il prête allégeance à l’État islamique. Cette allégeance n’est pas du goût de tous car Mokhtar Belmokhtar, un de ses pairs, dément cette allégeance. Suite à ce désaccord, Adnan Abou Walid al-Sahraoui fait sécession et baptise son groupe « État islamique au Grand Sahara ». Ce n’est qu’un an après, le 30 octobre 2016 que la « direction centrale » de l’État islamique reconnaît officiellement cette allégeance.

Histoire de l'EIGS et de ses membres

Le premier leader et fondateur du groupe est feu Adnan Abou Walid al-Sahraoui. Bien qu’annoncé mort lors d’une frappe de Barkhane en août 2021, cette information n’a jamais été démentie. De son vrai nom Lahbib Abdi Said, il est né dans les années 70 dans le Sahara occidental. Il a milité au sein du front Polisario. Il était un « vétéran du djihad » selon l’auteur et journaliste spécialiste du djhadisme au Sahel, Wassim Nasr. Il possède ainsi une grande expérience des méthodes de guérilla et est habitué aux conflits asymétriques.

Adnan Abou Walid al-Sahraoui

La zone d'influence de cette organisation terroriste

Suite à sa lutte au sein du front Polisario il rejoint les rangs du MUJAO en 2010 (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) qui faisait partie des rangs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique. Puis finit par rallier Al-Mourabitoune qui était dirigé par Mokhtar Belmokhtar. Il se hisse avec le temps aux plus haut niveaux de commandement et profite de son statut pour défier Mokhtar Belmokhtar en prêtant allégeance à l’État islamique de son propre chef. Sa mort fut un coup dur pour l’organisation terroriste.

Le 28 octobre 2021 son successeur fut annoncé : Abdoul Bara al-Sahraoui. Les informations le concernant sont peu nombreuses. Il serait Libyen, né dans le Sahara occidental selon certains, selon d’autres il serait un combattant étranger installé en Libye. Cette nomination pose de nombreuses questions : en effet il est peu connu dans l’organisation et ne faisait pas partie des individus pressentis à la succession Adnan Abou Walid al-Sahraoui. Selon certaines sources, la direction centrale de l’État islamique aurait voulu mettre un arabe à la tête du groupe mais cela engendrerait des tensions interethniques au sein du groupe.

La principale zone d’action du groupe se situe dans la zone des trois frontières, espace se situant entre le Niger le Mali et le Burkina Faso. Il aurait exprimé une volonté de se déplacer vers le sud, vers le Bénin, le Togo, ou la Cote d’Ivoire. Cette zone constitue un atout majeur dans la mesure où elle permet un accès à chaque pays en dépit des frontières.Facilitant leurs divers trafics, les trois frontières deviennent un point vital pour leurs activités.

Les conflits de l'État Islamique au Grand Sahara

Les morts de Adnan Abou Walid al-Sahraoui et de chefs locaux de l’EIGS sont autant de coups majeurs portés au groupe. L’EIGS est depuis lors en phase de reconstruction afin de poursuivre ses opérations. Son unité est fortement atteinte par l’arrivée d’un chef étranger mis en place par la direction centrale. Les peuls pourraient se sentir lésés si cela s’avère vrai et engendrer une vague de défection dans des rangs déjà clairsemés. De plus les forces Nationales et Internationales ne sont pas les seules ennemies pour le groupe djihadiste. En effet un conflit majeur et violent l’oppose au JNIM, ce qui rend la reconstruction de leur organisation encore plus difficile.

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